Déménagements à Irkoutsk

Lorsque nous descendons du train le lundi 21 novembre, dans une gare de la banlieue d’Irkoutsk, nous ne sommes pas tout à fait rassurés. Nous n’avons pas eu de confirmation très claire de notre hôte sur le lieu du rendez-vous. Après quelques minutes d’attente, nous sommes donc soulagés de voir Nadezhda venir à notre rencontre.

Pour la première fois depuis notre départ, la question de notre hébergement n’a pas été très simple. Finalement, en 4 jours, nous visiterons 3 lieux différents. Nous passerons deux jours sur la moquette dans la chambre de Nadezhda, une nuit dans une auberge de jeunesse sans salle de bain au centre de la ville, puis nous regagnerons la banlieue Nord où Alex et Léa nous offriront une ambiance étudiante bien appréciable.

Irkoutsk est notre dernière étape sibérienne et nous nous y sommes fixés deux missions. Dans un premier temps, nous devons obtenir nos visas pour la Mongolie. Ensuite, nous devons approfondir nos recherches pour organiser un éventuel voyage sur le lac baïkal. Priorité donnée à nos visas, le premier jour, nous nous rendons à l’ambassade de Mongolie. Celle-ci, loin de son affluence estivale, est déserte. Un formulaire à compléter, une photocopie de passeport, une photo d’identité et 2700 roubles chacun, soit 60 € tout de même : nous récupérerons nos visas dans deux jours.

Vadrouiller de logement en logement nous aura au moins permis de découvrir Irkoutsk sous différents angles. Seuls, tout d’abord, nous nous étonnons du contraste entre l’apparence de vétusté et d’abandon de certaines maisons et l’agitation des rues. Nous entrons par hasard dans le marché couvert chinois. Il semble qu’une alarme vient de se déclencher : « Touristes, touristes !!! » Amusés, nous hâtons le pas, échangeant sourires et « non merci » avec les vendeurs, aussi aimables que possible, qui tentent toutefois de s’arracher nos préférences.

Le lendemain, nous rencontrons Maria qui nous a contactés via couchsurfing pour nous proposer de nous guider dans sa ville qu’elle dit connaître parfaitement. Elle nous conduit donc de l’autre côté du centre ville où nous découvrons l’unique église orthodoxe de la ville. Nous avons la chance de la visiter au son des voix mélodieuses de la chorale. Nous poursuivons notre balade et discussions sur les quais de l’Angara.

Maria est très curieuse de découvrir l’outil Cartensac. Nous lui proposons de nous réchauffer dans un café. Après deux vaines tentatives, nous comprenons avec effroi que les doutes de Maria étaient fondés : il n’est pas permis de jouer aux cartes dans un café russe ! Nous finissons alors dans le sous-sol d’une pizzeria, là où nous sommes certains de ne déranger personne. Ce n’est pas la première fois que nous nous trouvons confrontés à une situation aussi absurde. Nous en déduisons grossièrement que ce qui n’est pas explicitement autorisé en Russie est de fait interdit.

Jeudi midi, sur une invitation de leur part, nous débarquons chez Alex et Léa. Etudiant en architecture, Alex se fait un plaisir, sur la demande de Mr Routenvrac, de nous accompagner dans le nouveau quartier de la ville, en construction. Sur le chemin, Alex nous montre la maison la plus vieille de la ville… Ici, les maisons, restaurants, bars, cafés, magasins sont construits sur le modèle de l’époque, et pour cause, le quartier est une manière de célébrer le 350ème anniversaire de la ville. L’environnement, les rues, les éclairages, le pont donnent toutefois une allure très moderne à l’ensemble. Habitués aux villes nouvelles de la région parisienne, nous voyons ce nouveau quartier comme une chance pour la ville de connaître un nouvel essor, un dynamisme, une nouvelle jeunesse. Alex se dit méfiant : « Nous ne sommes pas sûrs que le résultat soit vraiment terrible ». Puis, il sort un plan en image de synthèse, de sa sacoche, dessinée pour son entreprise où il travaille en alternance. Il s’agit d’une des maisons du quartier ; de quoi être fier tout de même.

Le soir, dans l’appartement de Léa et Alex, avec Sergey, leur camarade de classe et son amie Veronika, nous nous sentons comme à la maison. Monsieur Routenvrac prépare quelques tapas que nous engloutissons avant de nous attaquer à la succulente soupe aux légumes d’Alex. Nous discutons voyage, musique, habitudes de chacun. L’outil Cartensac devient rapidement le centre de tous les intérêts. Connectés sur les mêmes ondes que nos hôtes, nous nous permettons même de tenter quelques jeux particulièrement compliqués. Alors qu’Alex entreprend une pyramide dans un style architectural très personnel, Léa nous questionne sur notre projet et s’intéresse de près au design du jeu. « Ce qui est sûr, c’est que si vous le commercialisez, on l’achète ! »

On serait bien rester un peu plus longtemps dans cet endroit chaleureux, mais demain nous devons partir tôt. Une expédition nous attend !

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