Passage clouté à Ekaterinburg

1-Préambule

Lorsque, cherchant un hôte pour nous accueillir à Ekaterinbourg, nous découvrons le profil couchsurfer d’Alexander, nous sommes interpelés par sa passion : le V.T.T neige ! Toujours partant pour une nouvelle expérience sportive et très joueur, Mr Routenvrac lui envoie alors en guise de premier mail : « Pourras-tu nous apprendre à faire des cascades en V.T.T neige ? »

Mardi 14 novembre 2011, il est 20h30. Après 28 heures de train, nous arrivons à Ekaterinbourg. Alexander nous ouvre sa porte avec un chaleureux sourire : « You’re welcome ! » Quelques minutes nous suffisent pour nous sentir à l’aise. Une mappemonde affichée dans sa chambre, aidant, nous parlons voyage. Puis, faisant le tour de l’appartement, nous découvrons… 3 vélos ! Alexander nous a pris au mot. Demain, nous irons visiter Ekaterinbourg sous la neige, équipés de vélos munis de pneus cloutés.

2- VTT-neige !

Un peu inquiet tout de même pour Mlle Cartensac limitée par sa jambe droite, Mr Routenvrac questionne Alexander sur les risques du vélo sur la neige. Celui-ci parait confiant et insiste un peu : « On va faire un test mais ça devrait aller. » Il se lance alors dans l’installation des pneus neige sur deux des vélos. Il nous prévient : le troisième n’en aura pas. Mlle Cartensac, diplomate mais surtout prudente, lui rétorque gentiment : « Ben ce sera le tien ! » Alexander se marre.

Une fois les vélos descendus, il fait tout de même une tentative : « Rémi, tu sais bien faire du vélo ? » Mr Routenvrac acquiesce mais Mlle Cartensac intervient : « Lui dis pas ça il va te refiler le vélo sans clous ! » La négociation est finie et les risques écartés. Nous pédalons à présent dans les rues d’Ekaterinbourg, accompagnés de notre coach sportif pour une visite guidée.

3- Guidés au guidon

Nous sommes très excités par l’opportunité que nous offre Alexander. « Si on ne fait pas d’éléphants, on aura au moins fait ça » s’amuse Mr Routenvrac. Quatre heures de balade nous offrent de magnifiques vues ; Alexander nous fait découvrir la ville industrielle sous tous ses angles. Nous nous arrêtons devant l’église-sur-le sang construite en 2000 à l’emplacement même de la demeure où le dernier tsar russe, Nicolas II, sa femme Alexandra et leurs cinq enfants ont été assassinés dans la nuit du 16 au 17 décembre 1918. Devant l’église bâtie en leur hommage, nous apercevons des photos de la famille.

Puis, nous parcourons la rue Lénine, passons devant divers bâtiments présentés par notre guide tels que le parlement, l’université, l’hôtel de ville et longeons la digue Plontika. Le fleuve est entièrement gelé mais le patin à glace, ce sera pour une autre fois ! Nous arrivons au centre historique de la ville et sa célèbre place 1905, où étaient autrefois célébrées les fêtes révolutionnaires et qui aujourd’hui encore, accueillent concerts et fêtes foraines. Nous traversons une rue commerçante où nous observons une à une, les statues représentant personnalités mais aussi personnages de contes russes. Incrédules, nous croisons même Mickaël Jackson.

4- Alexander l’inépuisable

Parcourir23 kmsur la neige, gravir les collines, monter une trentaine de marches le vélo à bout de bras,… Rien ne fait peur à notre grand sportif. Mais Mlle Cartensac a bien l’intention de profiter à fond de cette balade et met en pratique le proverbe qui lui a si souvent été répété : « Rien ne sert de courir, mieux vaut arriver en entier ! » Mr Routenvrac ne se défile pas et apporte galamment son aide aussi souvent qu’il le sent nécessaire, sous le regard insensible d’Alexander. « Bah alors vous êtes fatigués ? » Il commence tout de même à avoir froid à nous attendre et tente d’accélérer la cadence mais reste toujours aussi agréable, même après une petite cabriole sur les rails du tramway,… « J’ai oublié que je n’avais pas de clous » s’explique-t-il. Notre randonnée nous conduit dans un parc au cœur duquel nous admirons une fête foraine malheureusement inactive.

Nous arrivons finalement à l’appartement très enthousiasmés, conscients du privilège qui vient de nous être offert. Nous n’avons rencontré que 3 autres courageux cyclistes, sans oublier quelques luges et même une skieuse !

5- Le trésor de Sacha

 Semion et Sacha, un couple d’amis d’Alexander, nous ont invités chez eux pour une soirée cocktails. Nous observons Semion, le barman improvisé, en pleine créativité.

Les présentations sont faites , il est temps de trinquer. Partageant passions et métiers similaires, les sujets de discussion vont bon train. L’outil Cartensac devrait pouvoir se faire une place parmi nous. Sacha trouve notre idée de jeux géniale. Elle disparaît alors un instant, puis revient, tenant dans sa main une petite boîte apparemment précieuse à ses yeux. « On jouait à ce jeu quand on était enfant ». Nous voilà plongés 15 ans en arrière dans une cour d’école d’Ekaterinbourg. Nous passons la soirée à jouer à « Фантики » (Fantiki), puis à « Свинтус » (Svintus), un autre jeu russe, dans la lignée du UNO. L’outil Cartensac prend la suite avec Quivive et Perudo. Après 3 heures de jeu, fatigués, nous nous séparons sur une sincère accolade.

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